Mercredi 24 septembre à Odienné
Hier en fin d’après-midi, le ciel nôtre arborait une mine bicolore, un blanc noir qui me faisait réfléchir à ce à quoi ressemblent nos vies actuelles. Un peu de lumière, un peu d’ombre, beaucoup de lumière, une inondation d’obscurité… Nous en sommes à vivre avec cette dualité existentielle quotidienne presque.
Je regardais, ému, la dernière cérémonie de remise du Ballon d’Or, puis les mots de Dembouz me réjouissaient, surtout qu’il exprimait sa reconnaissance aux siens l’ayant soutenu, ayant été avec lui de jour comme de nuit lorsque sa carrière chancelante était.
Heureux ces Hommes et Femmes qui ont encore dans leur vie des âmes qui ne les ont pas jetés dans les profondeurs de l’ingratitude, de la médisance, de la déloyauté…
On finit malgré nous-mêmes par vivre avec ces démons en nous, jusqu’à ce que la lumière soit !
Mais alors, quel monde!
On voyait l’un de ses amis d’enfance dans la salle pleurer lorsqu’il recevait son trophée de Meilleur Joueur de l’année.
Moi-même j’ai crié » Han! amitié comme ça existe encore au XXIè siècle? »
J’en connais qui sont actuellement assis à regarder ce que sont devenues leurs amitiés, ceux qu’ils croyaient amis, à apprendre ce que disent à qui veut l’entendre des choses sur eux provenant de ceux qu’ils croyaient amis, à se poser des questions sur l’incroyable vent sulfureux qui est passé par là pour que ces amis ôtent enfin leur enveloppe…
Du coup, ces êtres profondément meurtris en arrivent à se recroqueviller sur leur modeste vie.
Difficile vraiment de comprendre comment arrive-t-on à pourfendre celui ou celle qui vous a pourtant tant aimé et ouvert le cœur au nom de l’amitié.
Pourtant l’hypocrite sait que tu sais qui il est mais il continue son cinéma. L’on le regarde dans ses pitreries sans aller au-delà, puisque de toutes façons, perdre un tel être ignoble ne vaut pas mieux que << la dernière pestilence du dernier pet.>> (Ahmadou Kourouma).
Difficile pour des êtres comme nous de supporter des pitres à visage découvert faire leur numéro; fort heureusement, eux-mêmes finissent par prendre la clé des champs sans coup férir.
Que d’expériences vécues qui finissent par saper le moral à jamais!
En clair, chacun sait en réalité au fond de lui-même qui sont ces êtres qui étaient à ses côtés, qui sont à ses côtés. On fait juste du cinéma…
Mercredi agréable!
Zen Didi Ouattara